J’ai lu : « Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches », de Marco Van Hees, Editions Aden

 

Bien sûr, ce petit ouvrage est exclusivement à charge de notre Ministre des finances des 8 dernières années. Mais il rappelle utilement que son action a surtout bénéficié aux plus riches. L’inventaire des faits d’armes de Reynders est à cet égard assez édifiant. L’amnistie fiscale, qui, d’unique, est devenue permanente, est un véritable encouragement à la fraude puisqu’elle permet de blanchir l’argent noir à moindre frais. Les intérêts notionnels, un système de déduction fiscale pour les sociétés, bénéficient surtout aux sociétés fortement capitalisées et aux multinationales. Son opposition à toute forme d’imposition des gains boursiers est un encouragement aux spéculateurs financiers qui amassent ainsi des fortunes colossales en dehors de toute taxation. Mais le plus grave réside sans doute dans la désorganisation progressive de l’administration fiscale qui rend le contrôle de plus en plus inopérant. Quant à la lutte contre la grande fraude fiscale, les quelques affaires connues ont démontré le manque manifeste de volonté pour arriver à éviter la prescription. En définitive, l’action de Didier Reynders n’a fait que renforcer la profonde injustice fiscale et ce ne sont pas les quelques miettes jetées aux besogneux qui ont pu déranger le festin des nantis.