Cela fait des années que nous, Ecolo, émettons des réserves quant à l’évolution de l’état des finances communales, criant au casse-cou, appelant à la prudence. La gestion des finances d’une commune ressemble plus au pilotage en mer d’un super tanker qu’à celui d’une vedette rapide. La dégradation d’une situation se fait sur de très longue distance, sur plusieurs années. Pour son sauvetage, ce sera pareil. D’autant plus que les turbulences de la situation économique mondiale sont extrêmement violentes.

La vérité des comptes se lit dans la rapport de Madame le receveur : « La charge de la dette à l’ordinaire s’élève à 3.263.000€ en 2012 contre 2.930.000€ en 2011, soit une augmentation de 333.000€ ».

La majorité précédente, dont ce compte est le bulletin final, insistera sur la dégradation des recettes. Mais celle-ci étaient largement connue et aurait du être anticipée et non aggravée.

Pour exemples,

le retard dans le dossier de construction de la nouvelle crèche qui entraîne des amendes et des retards dans l’accroissement des subsides liés à l’augmentation des places,

la non-indexation récurrente les années précédentes de la dotation au cpas (largement mentionnée par Jeannot Duysen) et la dégradation de la situation économique qui fait exploser les demandes d’aide sociale.

L’opposition précédente insistera sur l’augmentation des dépenses et l’accroissement faramineux de la dette. Pour rappel, l’étude de Belfius, comparant l’endettement de communes similaires à la nôtre, montrait que la dette de Herve crevait tous les plafonds.

L’opposition précédente rappellera les projets excessifs et extrêmement mal gérés, l’incohérence au sein de l’équipe et le « sauf- qui- peut » final.

Pour exemples :

le dossier du lotissement Charlier,

le parking et l’ensemble du site du CAMT,

le tarmacage à but électoral, à toute vitesse et au quatre coins de la commune du printemps 2012.

Tout citoyen-contribuable attentif savait que l’après-élection serait marquée par l’augmentation des taxes communales et un coup de frein puissant dans toutes les dépenses… et pour longtemps !

La situation économique communale et globale est très préoccupante, paradoxale.

Il n’y a jamais eu autant d’argent mis en veilleuse (près de 300 milliards d’euro dorment sur des comptes d’épargne en B). De l’argent est disponible à taux d’intérêt très bas, presque gratuit pour ceux qui ont des garanties à offrir, dans toutes les banques. Les inégalités sont affolantes, les taux de chômage vertigineux chez les jeunes, les craintes importantes pour les pensions chez les actifs….

Grâce à la « clairvoyante » gouvernance ultra-libérale européenne : tout le monde freine les dépenses. Les États cessent de dépenser. L’État belge court après les milliards et transfère les charges sur les régions qui n’ont plus d’argent et les communes sont à la diète. Les ménages ne consomment plus… et on espère le retour de la croissance. Quelle blague !

Monsieur le Bourgmestre et les Échevins, chers collègues. Il faut baisser les dépenses de la commune, c’est une certitude. Il faut être des gestionnaires rigoureux, il n’y a pas de doute. Mais l’austérité ne peut servir de politique, faire des économies n’est pas un projet de société, faire des économies n’est pas un projet pour notre commune.

Il faut aussi forcer l’avenir (j’ai déjà lu cela quelque part), préparer demain, préparer la transition vers la qualité de la vie dans une économie sans croissance. Demain, c’est une société, c’est une commune plus frugale. L’avenir ce sont des entreprises durables et équitables. &L’avenir ce sont les économies d’énergie et les énergies renouvelables, c’est la mobilité douce, c’est une agriculture de proximité, ce sont les éco-quartiers, les maisons basse énergie, ce sont des actions de solidarité citoyenne, les potagers communautaires, …

Ne vous servez pas en permanence du passé pour justifier votre avenir. C’est là en ce qui concerne Ecolo que nous vous attendons !