ECOLO refuse d’être sali par les partis traditionnels et demande une commission d’enquête
Bien embarrassés par le scandale qu’ils ont généré, les 3 partis traditionnels, en particulier le CDH et le MR, tentent maladroitement d’éclabousser ECOLO en sous entendant la compromission du parti vert.
Les écologistes sont absolument clairs :
1. Ecolo n’avait pas de représentant dans les comités de secteur de Publifin.
Aucun mandataire Ecolo n’a bénéficié des rémunérations indécentes liées à ces comités ni n’est impliqué dans un conflit d’intérêts contestable.
2. Fondamentalement, les 3 administrateurs Ecolo (sur 27) n’ont eu de cesse d’exiger davantage de transparence et de contrôle démocratique au sein des organes de Nethys-Publifin et leur travail fut sans cesse contrarié par l’opacité de décisions prises en dehors des instances appropriées et la rétention d’informations.
Les ordres du jour et documents relatifs au Conseil d’administration n’étaient pas communiqués aux administrateurs, les procès verbaux n’étaient pas approuvés lors de la séance suivante du conseil, et les administrateurs n’obtenaient pas de réponse à leurs interrogations légitimes… Tout cela en infraction du code des sociétés. Deux courriers d’avocats attestent des difficultés rencontrées et de nos actions répétées pour y remédier. Le management de la société n’y a jamais répondu…
3. Les administrateurs écologistes ont approuvé en 2013 la création de comités de secteur, en tant qu’instances d’avis, mais ne sont en aucune façon responsables du fait que ces instances sont devenues fictives, essentiellement destinées à rémunérer indûment des mandataires politiques liégeois des 3 partis traditionnels.
4. Ce qui précède illustre au besoin la nécessité de règles strictes qui doivent être respectées. Les parlementaires écologistes tentent depuis des années d’améliorer les règles de gouvernance qui s’appliquent aux intercommunales et pressent le gouvernement wallon d’agir.
Certaines avancées ont été obtenues, d’autres ont jusqu’ici été refusées par les partis traditionnels ou ne sont pas suivies d’effet par défaut de volonté du gouvernement wallon.
Ecolo n’a donc pas bénéficié du système de rémunération mis en place par Stéphane Moreau et a sans relâche demandé davantage de transparence dans un contexte difficile.
Vouloir salir nos administrateurs – non-professionnels – en les associant au scandale est une manœuvre inacceptable et pernicieuse qui jette l’opprobre sur toute la classe politique en attirant Ecolo dans la boue où se sont enlisés les partis traditionnels.
Plutôt que jouer à ce jeu dangereux, le MR, le PS et le CDH sont invités à approuver la mise en place d’une commission d’enquête destinée à faire toute la lumière sur cette affaire.
La nébuleuse Nethys-Publifin doit en outre être mise à plat et l’ensemble des règles s’appliquant aux intercommunales et aux mandataires publics doivent être respectées. Plutôt que surenchérir d’indignation a posteriori les partis peuvent sans délais exiger de leurs mandataires qu’ils mettent fin à leurs cumuls et conflit d’intérêt, fassent preuve de transparence et avancent dans la mise en œuvre des propositions écologistes déposées au Parlement de Wallonie.
Le dossier Publifin met en lumière la difficulté de mettre en place des règles ou d’appliquer celles qui existent déjà sur le plan éthique. Alors pourquoi encore un manque de transparence? Olivier Pierre et Alain Hougardy ont tenté de comprendre.
Pour lutter contre les zones d’ombre, les arrangements flous, les dérives de gouvernance, comme c’est le cas avec le scandale Publifin, les moyens existent. Mais selon les députés wallons de l’opposition, ils ne sont pas appliqués. Par exemple, une commission de déontologie et d’éthique a été votée en 2014 par le parlement, mais en 2017, le gouvernement n’a toujours pas prévu de modalités d’exécution. « Cette commission, elle voulait lutter contre les conflits d’intérêts, elle devait aussi contrôler les rémunérations des élus locaux, donc on est en plein au cœur du scandale en fait et cette commission de déontologie et d’éthique n’a pas été mise en œuvre par le gouvernement, et donc clairement, la responsabilité du gouvernement est engagée », a expliqué Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement wallon, au micro d’Olivier Pierre pour le RTLinfo 19H.
« ça laisse alors tout le champ à ces personnes qui mettent en danger la démocratie »
En 2014, le principe d’un délégué du gouvernement chargé du contrôle des intercommunales, comme Publifin, est voté. Mais deux ans et demi plus tard, ce commissaire du gouvernement n’a pas encore été désigné. En 2015, il était prévu que les intercommunales interrégionales, comme Publifin, intègrent le droit wallon. Mais en 2017, ce n’est toujours pas le cas. « Cela montre qu’il y a une absence de volonté dans le chef du gouvernement de finalement mettre en œuvre des réformes qui ont été décidées et ça laisse alors tout le champ à ces personnes qui mettent en danger la démocratie, en développant une ingénierie complètement incroyable pour toujours chercher des ficelles et des entourloupes », a encore avancé M.Hazée.
Pour Ecolo, des réformes peuvent être envisagées, mais les mécanismes actuels existent déjà pour lutter contre les abus.