Les énergies renouvelables: facteur de stabilité sur le marché allemand… et européen.

Voici un résumé d’un article paru dans la « Taz. Die Tageszeitung », un important journal allemand du 03 février 2012.

http://taz.de/Energiewende-im-Praxistest/!87007/

Dans cet article, le journal mentionne que la demande en électricité est à son plus haut niveau dans cette période de froid soutenu. En même temps, l’Allemagne a eu très peu de vent pour faire tourner ses éoliennes. On aurait donc pu s’attendre à ce que le pays  rencontre des problèmes à produire suffisamment d’électricité (avec ses huit centrales nucléaires les plus anciennes à l’arrêt depuis le lendemain de Fukushima) pour satisfaire à ses besoins. Il n’en est rien. Non seulement l’agence du réseau d’électricité fédéral ainsi que les distributeurs annoncent qu’ ils n’ont pas eu de problème à suivre la demande interne plus importante, mais encore qu’ils ont pu exporter de l’électricité, même aux heures de pointe, aux pays voisins.

Le vendredi 3 février au matin, par exemple, l’Allemagne a exporté entre 4000 et 5000 megawatt : ça correspond à la production de trois à quatre centrales nucléaires. En plus, malgré le fait qu’il n’y avait pas assez de vent, les centrales thermiques de réserve, prévues dans le plan de sortie du nucléaire allemand, n’ont pas dû être activées.
L’article continue avec un relevé des prix de l’électricité sur les bourses de l’énergie qui montre qu’il n’y a pas eu de perturbations (par exemple des achats  ou des ventes ou des montées de prix inhabituels) qui démontreraient un manque de confiance dans la capacité des électriciens allemands à assurer une production fiable même dans des conditions de demande exceptionnelles. De la stabilité donc, et aussi de la confiance dans le système, qui est largement basé sur des modes de production durables.


L’article finit par ironiser sur le cas de la première nation nucléaire d’Europe, la France, qui dans la même période à été obligée d’importer de l’électricité parce que ses centrales nucléaires ne pouvaient pas satisfaire la demande. Jeudi 2 février EDF avait d’ailleurs demandé aux habitants de la Bretagne de modérer temporairement leur consommation d’électricité.
Entretemps, il s’est avéré que c’est l’énergie photovoltaïque qui a joué un rôle important de stabilisateur. Le journal fait remarquer que le photovoltaïque produit le mieux aux heures où la demande est la plus importante. Ces derniers jours, durant les heures autour de midi, le photovoltaïque allemand a injecté de 6000 à 8000 megawatt dans le réseau, autant que le feraient de cinq à six centrales nucléaires.

France: le lobbying EDF fait de l’ombre au secteur photovoltaïque

Coup de froid sur la filière photovoltaïque

Pour les professionnels et certains politiques, il s’agit rien de moins qu’un « coup d’arrêt » porté à la filière photovoltaïque. Samedi, le gouvernement a publié au Journal officiel deux arrêtés fixant un nouveau cadre réglementaire au secteur. Au programme, à partir de ce jeudi 10 mars : des prix d’achat environ 20% inférieurs au tarif en vigueur au 1er septembre 2010. Une aberration économique pour les industriels, qui pointent plusieurs dizaines de milliers d’emplois menacés et un avenir qui reste flou alors que les énergies fossiles regagnent du terrain.

Pourquoi cette nouvelle réglementation a-t-elle été instaurée ?

(suite…)

Forum Nucléaire : la stratégie de l’amalgame

La nouvelle campagne publicitaire initiée par le Forum Nucléaire (association regroupant les industriels de l’atome) pour défendre son business déferle actuellement à travers la presse, les écrans et les panneaux d’affichage du pays. Lles procédés et arguments utilisés par le lobby nucléaire pour défendre ses très juteux intérêts sont plus que contestables. En effet, alors que l’enjeu majeur voire unique de cette communication réside dans la remise en cause de la fermeture des centrales, le Forum sème le trouble et la confusion en y associant les autres usages, notamment médicaux, du nucléaire (suite…)

Alerte sur un réacteur en Slovénie : le nucléaire n’est pas une énergie comme les autres

Paris, France — Mercredi dans l’après-midi, la Commission européenne a déclenché le système d’alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans la centrale nucléaire de Krsko, en Slovénie. Sans avoir encore le fin mot sur la situation exacte du réacteur et la gestion de l’incident, il paraît important de préciser au moins trois éléments.

D’abord, une telle alerte montre bien que le nucléaire ne constitue pas une énergie comme les autres. Contrairement aux autres modes de production d’électricité, le nucléaire implique des risques extrêmement élevés. « Ceux qui, comme Nicolas Sarkozy ou Silvio Berlusconi, prévoient aujourd’hui de construire davantage de réacteurs nucléaires doivent suivre cet avertissement et rejeter cette technologie, déclare Frédéric Marillier, de la campagne Énergie de Greenpeace France. L’incident de Krsko est une preuve de plus de la menace que toutes les installations nucléaires d’Europe posent pour sa population, son environnement. Qu’attendons-nous pour rejeter cette technologie inutile, très risquée et très chère ? Qu’attendons-nous pour investir dans une politique ambitieuse d’efficacité énergétique et dans les renouvelables, qui répondent à la fois aux enjeux de lutte contre les changements climatiques, d’indépendance énergétique et de maintien du pouvoir d’achat ? »

Ensuite, le réacteur Krsko est un réacteur de type PWR (pressurized water reactor), c’est-à-dire un réacteur à eau pressurisée, d’une puissance de 700MW, entré en service en 1981 et construit par Westinghouse, le géant du nucléaire américain. Il s’agit exactement du même type de réacteur que les modèles occidentaux, en particulier tous les réacteurs du parc français – l’EPR lui-même est de ce type. « Pas question de minimiser l’incident de Krsko sous le prétexte qu’il s’agirait d’un vieux réacteur conçu dans les pays de l’Est, avertit Frédéric Marillier. Ce type d’incident n’a rien d’exceptionnel et peut tout à fait arriver chez nous. »

Enfin, une fuite au niveau du circuit de refroidissement primaire constitue l’incident le plus grave qui puisse arriver sur un réacteur. Selon l’importance de la fuite, il est possible de perdre le contrôle du réacteur qui surchauffe, voire entre en fusion, ce qui entraîne ensuite un rejet important de radioactivité. « Un tel scénario s’est déjà produit en mars 1979, sur la centrale américain de Three Miles Island, avec une fuite du circuit primaire engendrant la fusion du cœur du réacteur. A cette époque, la catastrophe a été évitée de justesse, rappelle Frédéric Marillier. L’incident slovène devrait faire réfléchir les États-Unis qui semblent avoir l’intention de relancer la construction de nouvelles centrales… »

Où en est-on en Slovénie ? Le réacteur a été arrêté afin d’abaisser la pression. « Mais cela n’est pas suffisant, précise Frédéric Marillier. Un réacteur ne s’éteint pas comme ça, il faut continuer à le refroidir. Or c’est tout le problème, puisque c’est précisément le système de refroidissement qui est défaillant. » D’après la Commission européenne et les autorités slovènes, la situation semble être « sous contrôle » et il n’y aurait pour l’instant aucun rejet radioactif dans l’environnement. Pour en avoir le cœur net, Greenpeace a dépêché une équipe sur place qui va notamment effectuer des mesures de radioactivité.

Greenpeace France

http://www.greenpeace.org/france/news/alerte-sur-un-reacteur-en-slov