7 L’activité économique : commerces, industries, agriculture, artisanat, emplois.
· Aujourd’hui
En matière économique aussi, il convient d’adapter sa politique aux objectifs fixés. La première étape consiste à établir ces objectifs, qui, actuellement, ne nous paraissent pas avoir été définis. La commune doit-elle d’office accepter d’accueillir n’importe quel type d’entreprise ou s’agit-il d’encourager l’installation de certaines activités plutôt que d’autres ? Comment espérer une politique cohérente si l’on n’a pas décidé ce que l’on veut obtenir et avec quels moyens ?
Deux études fort intéressantes ont été publiées en juin 1989 et en mai 1990 sur les potentialités en matières commerciale et économique par le SEGEFA (Université de Liège). Leurs conclusions pertinentes décrivent la nécessité d’un projet et d’une vision à long terme pour utiliser les atouts commerciaux et industriels de Herve. Depuis 10 ans, ces études ont été totalement négligées. Pire le constat dressé s’est encore nettement dégradé.
BROWET A. et VAUCHEL B. sous la direction de MERENNE-SCHOUMAKER B., Potentialités économiques de Herve, diagnostic et propositions, Service d’Etude en Géographie économique fondamentale et appliquée, ULG juin 1989.
BROWET A. et LIEBENS D. sous la direction de MERENNE-SCHOUMAKER B., Le commerce de détail à Herve, diagnostic et propositions, Service d’Etude en Géographie économique fondamentale et appliquée, ULG mai 1990.
Ce que nous souhaitons :
Pour nous, il s’agit de bien mesurer toutes les implications d’une activité, qu’elles soient positives (création d’emplois directs et indirects) et négatives (impact sur l’environnement ou sur les activités déjà existantes) pour décider en connaissance de cause. Ainsi, il ne nous paraît pas souhaitable d’autoriser l’installation de nouvelles moyennes et grandes surfaces (comme le prévoit un projet d’affectation des terrains situés derrière l’ancienne laiterie) alors que la commune en compte déjà quatre. Ainsi, nous sommes fermement opposés à des concepts tels que les méga-complexes de magasins d’usine (projet » Outlet Mall » à Verviers) préjudiciables pour les commerces locaux.
Mais il s’agit aussi de prendre des mesures incitatives pour encourager des activités correspondant au caractère de notre région.
Nous souhaitons donc encourager l’installation et le développement d’entreprises agro-industrielles ou artisanales biologiques.
Nous voulons également promouvoir le commerce de proximité (au centre ville et dans les villages) et les activités artisanales productrices de biens de consommation.
Nous voulons enfin favoriser les initiatives en matière d’économie sociale, susceptibles de créer des emplois pour les personnes moins qualifiées.
Nous proposons de…
Définir les objectifs locaux en matière économique en faisant notamment appel à la consultation de la population.
Créer une fonction de manager de projet (fonction d’agent de développement local subventionnée par la Région wallonne) dont l’objectif sera de susciter l’émergence d’idées d’activités nouvelles, d’orienter et d’accompagner les porteurs de projets.
Encourager la mise sur pied d’un réseau local de compétences et d’expertises, via des personnes ressources, susceptible d’encadrer des nouveaux projets et de créer des partenariats.
Favoriser l’économie sociale par la prise en considération de critères spécifiques dans les marchés publics (achats et travaux) ouverts par la commune ou par les intercommunales et sociétés publiques (de logements par exemple) auxquelles notre commune participe.
Mettre sur pied une politique d’accueil (zone réservée) et une expertise en matière d’activité agro-industrielle et artisanale biologique pour encourager le développement de cette filière sur notre commune.
Instaurer un marché hebdomadaire en vue de promouvoir la vente directe des produits régionaux et de l’artisanat local.
Orienter l’aide aux entreprises vers des pratiques d’éco-développement. En matière fiscale, le fait de percevoir des redevances et de lever l’impôt permet à la commune de jouer un rôle incitatif non négligeable. Elle peut en effet agir sélectivement en faveur d’activités socialement et écologiquement souhaitables : productions utiles et procédés non polluants, économies d’énergie…
Aider les particuliers qui choisissent la bio-construction. Les compétences communales en matière d’urbanisme (permis de bâtir, sans oublier les possibilités d’octroi d’une prime complémentaire) permettent une action sélective en faveur de la bio-construction: sélectionner des sites d’habitation sur base de critères écologiques, valoriser les apports solaires gratuits (orientation et isolation de l’habitat), utiliser des matériaux sains.
L’utilisation de produits « propres » dans toutes les activités communales ou para communales sert à la fois un objectif de promotion de ce type de produits et un autre tout aussi important, qui est celui de la création d’un marché minimum.
Exemples : alimentation biologique dans les cantines scolaires ; peintures naturelles et matériaux non nocifs dans les locaux ;usage du papier recyclé ; prévention et gestion écologique des déchets « sui generis » dans les communes; création d’un service d’Eco achats. · Dans le cadre des marchés publics, certains critères peuvent être instaurés lors de l’élaboration des cahiers des charges : conditions de production, composition des produits, conditions de travail. De tels critères peuvent orienter les appels d’offre vers des produits performants sur les plans social et écologique.